Santé

Mesures diététiques et traitement de la colite

Les formes sévères de colite sont des affections auto-immunes et non psychosomatiques comme on le pense souvent. Avec la poussée de la maladie, les diarrhées deviennent plus abondantes avec incontinence anale engendrant la déshydratation et les douleurs abdominales s’intensifient. Il y aura aussi des nausées, des vomissements et une anorexie menant à une perte de poids significative. Le traitement de la colite est donc toujours une urgence.

Traitement de la colite

La prise en charge de la colite dépend de sa cause et de l’intensité des douleurs abdominales, mais qui est destiné généralement à réduire les symptômes et les poussées de lésions.

En cas de colite aiguë, un régime sans fibre et sans résidu est administré en première intention pour réduire les symptômes principalement les ballonnements et les diarrhées. Une association d’antispasmodique et d’antalgique est envisagée en cas de douleurs à intensité sévères.

Toutefois, le traitement des colites chroniques, rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn, est plus complexe qui peut inclure une corticothérapie, la prise d’immunosuppresseur, voire une intervention chirurgicale en cas de complications.

Les complications peuvent être des hémorragies digestives, des colectasies, des perforations coliques avec péritonites ou abcès, des sténoses rectales ou coliques, des abcès ou fistules anorectales ou rectovaginales ou le cancer.

Les mesures diététiques

La personne atteinte de la colite doit suivre :

  • un régime sans résidu pour les formes mineures permettant de diminuer le volume des selles et d’alléger le travail du côlon : c’est un régime à base de viandes et de poissons maigres, de féculents et de certains produits laitiers ; et qui interdit les légumes et les fruits entiers ;
  • une nutrition entérale (NE) à faible débit continu pour les formes moyennes : l’alimentation directe de l’estomac par une sonde digestive ;
  • une nutrition parentérale (NP) indiquée lorsque ni la nutrition orale, ni la nutrition entérale ne sont possibles : elle se fait par perfusions intraveineuses ou cathéter veineux central.
Traitement de la colite par NE/NP

Les mesures médicinales

Le traitement de la colite par les médicaments aide à arrêter les lésions pour les formes modérées et sévères.

Le traitement par les immunosuppresseurs :

C’est un traitement préventif permettant d’empêcher la poussée de la colite ou sa complication. Les médicaments utilisés sont souvent la ciclosporine ou l’azathioprine.

Le traitement de fond à base d’anti-TNF-α :

Les anti-TNF alpha, l’infliximab (en intraveineux), le golimumab et l’adalimumab (en sous cutané), sont des anticorps monoclonaux agissant comme immunomodulateurs. Ils diminuent le TNF-α (Tumor Necrosis Factor – facteur de nécrose tumorale), une protéine sécrétée par les lymphocytes T qui intervient dans le processus inflammatoire et les réactions immunitaires.

La prise en charge complète de la maladie peut inclure aussi une période de repos mental ou une psychothérapie si la personne touchée souffre particulièrement d’un état dépressif.

La chirurgie :

Les hémorragies, les péritonites, le mégacôlon toxique, le cancer et d’autres complications graves de colites nécessitent une intervention chirurgicale. Environ 20 % des patients atteints de rectocolite hémorragique ont reçu une opération chirurgicale.

La chirurgie est un traitement permanent qui consiste en une proctocolectomie totale (ablation du rectum et d’une partie ou de la totalité du côlon) ou une anastomose de la poche iléo-anale (création d’un J-pouch), les deux types de chirurgies les plus pratiqués. Mais, il existe aussi la colectomie avec iléostomie (enlever le côlon, laisser le rectum et créer une iléostomie) et la colectomie avec anastomose iléo-rectale (enlever le côlon et lier l’intestin grêle directement au rectum).