Quel rapport entre la pollution de l’air et la santé mentale ?!

pollution de l'air et santé mentale

Saviez-vous que l’exposition à long terme à la pollution de l’air peut affecter la santé mentale?!

L’asthme et les maladies cardiovasculaires sont les dommages les plus connus de la pollution de l’air. Cependant, des troubles du spectre autistique et psychotique, la schizophrénie, la dépression, l’anxiété et les troubles cognitifs ont été liés aussi à la pollution de l’air.

Des études suggèrent que les polluants atmosphériques ne sont pas non plus bons pour le cerveau, pouvant accentuer le risque d’Alzheimer et provoquer des suicides. D’autres recherches sur les femmes enceintes et les enfants ont révélé que grandir dans un environnement assez pollué peut entraîner une réduction de l’intelligence chez l’enfant ou provoquer la mort in utero. 

D’une manière générale, la pollution de l’air pourrait affecter tous les organes du corps humain comme il était conclu par le Forum des sociétés internationales de pneumologie:

Les particules ultrafines sont facilement captées par les cellules [des poumons] et transportées via la circulation sanguine pour exposer pratiquement toutes les cellules du corps.

La majorité des études concernant le lien entre la santé mentale et la pollution atmosphérique se sont concentrées sur la dépression et l’anxiété et ont présenté des associations positives avec des concentrations accrues en  dioxyde d’azote (NO2) et en  particules fines < à 2,5 micromètres (PM2,5).

© Pierre Kroll
© Pierre Kroll

Parmi les recherches récentes, celle publiée dans la revue scientifique Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology, est une enquête sur la morbidité psychiatrique et physique menée auprès de 1698 personnes âgés de 16 ans et plus résidant dans 1075 ménages sélectionnés au hasard dans les arrondissements de Southwark et Lambeth de London, pendant la période 2008-2010.

L’évaluation de l’exposition à la pollution de l’air était faite principalement sur les oxydes d’azote (NOx) et les particules fines (PM2,5 et PM10). Ces polluants sont émis généralement par le transport routier, les industries, les chaudières et le chauffage au gaz, les sources de combustion du mazout et du charbon mais aussi les sources agricoles et naturelles.

L’étude a révélé que l’augmentation en PM2,5 , NOx et en NO2 était associée à une augmentation de 18 à 39% de la probabilité de troubles mentaux courants, de 19 à 30% de la probabilité de symptômes physiques médiocres et de 33% d’expériences psychotiques pour les PM10.

Néanmoins, pour les recherches dans la santé mentale, sa définition large rend difficile toute évaluation des liens de causalité potentiels directes avec la pollution atmosphérique. Les liens de causalités sont plutôt prouvés avec la neuro-inflammation et la neurotoxicité qui causeraient la dépression et la psychose à court et à long terme. Mais, des incertitudes subsistent sur la manière dont les particules inhalées modifient la structure cérébrale pour provoquer une inflammation.