Quels sont les nouveaux traitements du rhumatisme psoriasique ?

nouveaux traitements du rhumatisme psoriasique

Le rhumatisme psoriasique est un rhumatisme inflammatoire chronique (RIC). Il appartient aux spondyloarthrites (SpA), mais, il est dit psoriasique puisqu’il survient souvent comme une complication du psoriasis, une inflammation chronique qui touche la peau. Malheureusement, il est parmi les maladies qui altèrent gravement la qualité de vie. Le diagnostic est généralement tardif, ce qui entraîne une destruction progressive des articulations et une invalidité à long terme, à cela s’ajoute le fait que, malheureusement, tous les traitements du rhumatisme psoriasique restent inefficaces. On estime que le rhumatisme psoriasique touche environ 40 millions de personnes autour du monde.

Symptômes du rhumatisme psoriasique

Cette maladie se traduit par des gonflements, des douleurs et des raideurs articulaires qui peuvent toucher plusieurs zones ostéo-articulaires : les enthèses, les articulations, le rachis, les dactylites (une atteinte d’un doigt ou d’un orteil qui va être le siège d’un gonflement). Elle est parfois confondue avec une arthrite simple.

Selon la zone de poussées de la maladie, on distingue trois formes rhumatisme psoriasique :

  • la forme axiale : la maladie se développe au niveau de la colonne vertébrale, et parfois aux articulations du thorax et celles qui joignent le bassin et les vertèbres lombaires
  • la forme articulaire périphérique (arthrites): la maladie se développe au niveau des genoux, les hanches, les épaules, les doigts ou les orteils
  • la forme enthésitique, touchant les talons et les coudes

Il faut savoir que dans environ 80% des cas de rhumatisme psoriasique, sa poussée se fait après une manifestation cutanée (des lésions). Mais, cette manifestation peut aussi apparaître après l’atteinte articulaire ou qu’il ne soit pas un cas de psoriasis.

On peut résumer les symptômes courants par :

  • la fatigue, en particulier le matin au réveil
  • des douleurs et le gonflement des tendons
  • des doigts et des orteils enflés
  • la raideur des articulations
  • la rougeur et la douleur de l’œil (uvéite)

Quels sont les traitements du rhumatisme psoriasique ?

Le traitement du rhumatisme psoriasique est fondé sur deux axes : un traitement des poussées et un autre traitement de fond synthétique . La prise en charge peut inclure d’autres formes de traitement telles que la thérapie ciblée.

Le traitement des poussées

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont généralement prescrits pour soulager les poussées du rhumatisme psoriasique (ibuprofène ou kétoprofène).

Pour soulager la douleur, l’utilisation des antalgiques, voire des injections de corticoïdes dans certains cas, est possible mais pour une durée limitée.

Le traitement de fond conventionnel synthétique – csDMARD

Le traitement de fond se fait généralement par des immunosuppresseurs : le méthotrexate, le léflunomide et la sulfasalazine. Ces médicaments permettent de réduire l’hyperactivité du système immunitaire en réponse aux inflammations. Ils doivent être envisagés en cas d’arthrite périphérique réfractaire et ils n’ont pas montré d’efficacité sur la forme axiale ou enthésitique. Le méthotrexate, par exemple, est administré par voie orale ou par injection, une fois par semaine.

L’OTEZLA (aprémilast) peut être indiqué dans certains cas où le traitement de fond primaire est insuffisant ou que le patient présente une intolérance. L’OTEZLA est un inhibiteur de la phosphodiestérase 4 (PDE4) qui agit au niveau intracellulaire pour moduler un réseau de médiateurs pro-inflammatoires et anti-inflammatoires.

Outre le traitement symptomatique et les csDMARD, des thérapies ciblées biologiques peuvent être proposées : anti-TNFα (adalimumab, étanercept), anti-interleukines anti-IL12 et 23 (ustekinumab), anti-IL17 (secukinumab, ixekizumab), anti-récepteur de l’IL17 (brodalumab) et anti-IL23 (rizankizumab, guselkumab).

Les traitements non médicamenteux du rhumatisme psoriasique

Puisque le rhumatisme psoriasique affecte principalement la qualité de vie du patient, la prise en charge peut envisager des traitements non médicamenteux visant à minimiser la déficience et les douleurs. Parmi ces traitements, le médecin traitant pourrait prévoir :

la rééducation : dans plusieurs pays, la kinésithérapie fait partie intégrante de la prise en charge de cette maladie. Son but est de soulager les douleurs articulaires et de maintenir une trophicité musculaire maximale.

l’ergothérapie : si le rhumatisme a engendré un handicap fonctionnel, il sera très utile de trouver une meilleure adaptation de l’environnement où on vit selon le type de l’handicap.

la chirurgie : elle est possible en cas d’échec total du traitement médical. On distingue entre trois types de chirurgie : la synovectomie chirurgicale pour supprimer l’inflammation des articulations, l’arthrodèse pour fixer deux vertèbres ou plus les unes avec les autres pour la forme axiale de la maladie, ou l’arthroplastie pour remplacer une articulation endommagée par une prothèse.

Les nouveaux traitements du rhumatisme psoriasique

Depuis 2020, le traitement du rhumatisme psoriasique a connu une évolution remarquable :

Tremfya (guselkumab) : c’est un antagoniste de l’interleukine-23 (anti-IL23 ) indiqué pour le traitement des patients adultes atteints du rhumatisme psoriasique actif. C’est une thérapie évoluée par rapport à COSENTYX (sécukinumab), mise en marché depuis 2020.

Stelara (ustekinumab) : c’est un antagoniste de l’interleukine-12 et de l’interleukine-23 (anti-IL12 et 23) mis en vente depuis 2021. Il est indiqué pour l’enfant âgé de 6 à 11 ans comme un traitement systémique de seconde intention pour le psoriasis en plaques chronique sévère.

RINVOQ (upadacitinib) : c’est un nouveau médicament autorisé en 2021 pour le traitement de la spondylarthrite ankylosante active, mais aussi pour le rhumatisme psoriasique chez les patients adultes qui ont eu une réponse inadéquate ou une intolérance à un traitement de fond antérieur. Il peut être administré en monothérapie ou en association au méthotrexate.