Le sexe affecte les gènes de la graisse corporelle, du cancer et autres

Des scientifiques ont découvert 58 liens entre le sexe biologique et des traits complexes tels que le cancer du sein et la graisse corporelle.

Le sexe biologique a une influence faible mais omniprésente sur l’expression des gènes dans presque tous les types de tissus humains, rapporte une nouvelle étude. Ces différences du sexe sont observées pour les gènes impliqués dans de nombreuses fonctions, y compris la façon dont les gens réagissent aux médicaments, la façon dont les femmes contrôlent la glycémie pendant la grossesse, le fonctionnement du système immunitaire, le développement du cancer et la calvitie masculine. Les informations pourraient être utilisées pour le diagnostic, le développement de médicaments et la prévision des résultats.   

Sexe biologique et gènes

Le sexe biologique a une influence faible mais omniprésente sur l’expression des gènes – la quantité de produit créée par un gène pour la fonction cellulaire – dans presque tous les types de tissus humains, rapporte une nouvelle étude de Northwestern Medicine, de l’Université de Chicago et du Center for Genomic Regulation de Barcelone.

Ces différences entre sont observées pour les gènes impliqués dans de nombreuses fonctions, y compris la façon dont les gens réagissent aux médicaments, la façon dont les femmes contrôlent la glycémie pendant la grossesse, le fonctionnement du système immunitaire et le développement du cancer.

Le sexe a également un effet plus faible mais important sur la façon dont la variation génétique entre les individus affecte leurs niveaux d’expression génique.

Nouvelle découverte

Dans une étude publiée le 10 Septembre 2020, les scientifiques ont découvert 369 cas où une variante génétique donnée présente chez les hommes et les femmes a eu un impact sur l’expression génique à un degré différent chez chaque sexe. Cela a permis aux scientifiques de découvrir 58 liens non signalés auparavant entre les gènes du sexe et des traits complexes tels que la pression artérielle, le taux de cholestérol, le cancer du sein et le pourcentage de graisse corporelle.

Des différences de sexe existent pour de nombreux traits humains et caractéristiques de la maladie (par exemple, l’âge d’apparition, la gravité, la réponse au traitement) et ont été précédemment attribuées aux hormones, aux chromosomes sexuels et aux différences de comportement et d’expositions environnementales. Mais les mécanismes moléculaires et la biologie sous-jacente restent largement inconnus.

Dans une étude récente, les scientifiques ont étudié les différences entre les sexes dans le transcriptome humain, qui est la somme de tous les transcrits d’ARN dans une cellule, à partir de 44 types de tissus humains sains provenant de 838 individus. Pour chaque gène, les scientifiques ont testé si la quantité moyenne d’expression génique chez les femmes différait de la quantité chez les hommes.

Ils ont découvert que plus d’un tiers de tous les gènes humains (37%) étaient exprimés à différents niveaux chez les hommes et les femmes dans au moins un type de tissu. Bien que ces effets soient abondants, la quantité de différence d’expression génique était pour la plupart faible.

Les gènes avec une expression différentielle entre les hommes et les femmes représentaient diverses fonctions moléculaires et biologiques, y compris des gènes pertinents pour la maladie et les traits cliniques, dont beaucoup n’avaient pas été auparavant associés à des différences entre les sexes.

Sexe, graisse corporelle et cancer

Chez la femme, la régulation génétique de l’expression du gène du protéine régulée par le glucose est fortement associée à la progression du cancer du sein. Cette découverte pourrait motiver les chercheurs à évaluer si l’expression génique est un biomarqueur utile pour la progression du cancer chez les femmes.

Une enzyme a été associée au poids de naissance chez les femmes. Les chercheurs émettent l’hypothèse que cette enzyme peut avoir un impact sur le poids à la naissance en modifiant le métabolisme du glucose dans le foie d’une femme enceinte.

Chez les hommes, les gènes de protéine était associé au pourcentage de graisse corporelle et au poids de naissance.

La régulation génétique de C9orf66 chez les hommes était associée à des schémas de calvitie chez les hommes. Avant cette étude, on en savait peu sur le gène. Avec cette découverte, les enquêteurs peuvent concevoir des expériences pour mieux caractériser le rôle de ce gène dans les schémas de calvitie chez les hommes.

Pour finir

L’étude a certaines limites. Les chercheurs notent qu’en dépit des différences importantes entre les sexes au niveau du transcriptome, la majorité de la biologie humaine à tous les niveaux est partagée entre les hommes et les femmes. Les résultats sont basés sur un instantané d’individus principalement âgés. L’analyse ne tient pas non plus compte des différences entre les sexes qui se produisent à différents stades de développement ou dans des environnements spécifiques.