Trouble hypocondriaque : causes, symptômes et traitement

Toujours persuadée d’être gravement malade, la personne hypocondriaque peut passer sa vie à s’inquiéter pour des maladies imaginaires, et ni les consultations ni les bilans peuvent le rassurer.

Maux de tête, toux, fatigue, courbatures, un bouton…, n’importe quel symptôme peut déclencher une crise d’angoisse chez un hypocondriaque.

Comment la science définit-elle le trouble hypocondriaque (l’hypocondrie) ?

Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux dans sa quatrième édition (DSM-IV-TR) définit l’hypocondrie comme :

Un trouble somatoforme se prolonge durant au moins 6 mois, centré sur la crainte ou l’idée d’être atteint d’une maladie grave, fondée sur l’interprétation erronée d’un ou de plusieurs signes ou symptômes physiques.

Donc, un trouble somatoforme est un trouble mental caractérisé par des symptômes physiques qui ne peuvent pas être expliqués par une condition médicale générale.

Ainsi, l’hypocondrie est un trouble de santé mental caractérisé par une inquiétude obsessionnelle concernant la santé qui amène l’hypocondriaque à interpréter la moindre observation comme le signe d’une maladie grave, potentiellement mortelle.

Pourquoi alors je suis hypocondriaque ?

L’hypocondrie survient chez les personnes qui sont anxieuses de nature. Mais, plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de cette inquiétude :

  • le patient a vécu déjà une période bouleversante à la suite d’une maladie, d’un décès dans la famille, ou même d’une expérience d’un proche hypocondriaque.
  • le patient a tendance à dramatiser toute situation dans sa vie.
  • la personne opte pour une hygiène de vie stricte et rigoureuse, alors avoir des ballonnements après avoir mangé un sandwich fast-food pourrait déclencher des hallucinations.
  • la dépression, les troubles du comportement ou de l’humeur peuvent eux aussi favoriser davantage le déclenchement de crise d’angoisse.

Symptômes de l’hypocondrie

L’hypocondrie se manifeste sous forme de crises d’angoisse fréquentes. En réponse à cette anxiété excessive, le corps hypocondriaque peut aggraver les symptômes suspects ou même développer un autre état : palpitations, malaise, douleurs, augmentation du rythme cardiaque, …

L’hypocondriaque peut être identifié facilement, c’est une personne qui consulte souvent les sites médicaux et les fiches maladies, utilise les applications permettant de calculer les performances corporelles quotidiennement et est obsédée par la visite chez le médecin, une fois par mois voire plus.

© Le point

Témoignage d’un hypocondriaque

Étant hypocondriaque, j’ai toujours été entouré par des médecins parents ou amis, et j’ai toujours été intéressé par le domaine de la santé. Disons que j’ai tout un vécu derrière moi qui m’a permis de devenir un « expert » en maladies.

A. Z.

Comment rassurer une personne hypocondriaque ?

Vivre avec un hypocondriaque peut être une véritable souffrance, il appelle le SAMU à minuit, il se comporte comme il a vraiment le cancer, et essayer de le rassurer est une tentative ratée.

C’est pourquoi les psychologues conseillent de ne pas essayer de conforter un hypocondriaque, même avec des preuves concrètes et logiques, parce que cela ne fait qu’empirer son angoisse ou déplacer celle-ci sur d’autres symptômes. Rappelez-vous toujours que l’hypocondrie signifie en quelque sorte la perte du bon sens.

Cependant, ce n’est pas non plus une situation dont il faut se moquer et il ne faut pas non plus l’ignorer. Sa souffrance est réelle, donc essayer de l’écouter.

Ce que vous pouvez aussi faire, c’est de l’inviter à parler de ses émotions sans lui adresser des commentaires. Incitez-le à s’exprimer davantage. En effet, l’hypocondriaque risque de retourner ses sentiments agressifs à cause de l’anxiété, envers lui-même.

Les activités manuelles artistiques peuvent aussi aider (peinture, jouer d’un instrument, …).

Comment traiter l’hypocondrie ?

Le traitement de l’hypocondrie repose principalement sur les psychothérapies cognitives et comportementales. Ces thérapies visent à habituer le patient à l’idée que l’on peut être malade et que c’est un processus normal et que la mort est inévitable, elle viendra un jour, une fois et inutile d’y penser tous les jours.

D’autres pistes thérapeutiques peuvent être envisagées, telles que la stimulation sensorielle bi-alternée par mouvements oculaires (EMDR) ou médicinale par tranquillisants. Les médicaments anxiolytiques (Lexomil, Lysanxia, Temesta, Xanax …) aident à combattre l’anxiété et les crises de panique rapidement. Cependant, ils ne peuvent pas soigner l’hypocondrie et ils ne doivent être pris que pour courte durée par risque de dépendance et de leurs effets secondaires.